Deymier Auguste (Toulouse, 1915 – Revel 2012)
Aspirant, 4ème Escadron, 3ème Peloton. Chef de peloton, chef de char Hotchkiss 86 / 40779. Conducteur : Christian.

Auguste Deymier
Saumur
Saumur, 1939

Formation

  • Réside en Algérie dès 1935 (Constantine). Au 1er mai 1939, élève officier de réserve de Cavalerie (3ème régiment de Chasseurs d’Afrique)
  • JORF 22 février 1951, promu au grade de capitaine dans l’Arme Blindée et Cavalerie. Est alors en poste dans la division de Constantine
Auguste Deymier
Promotion Saumur 1939
Saumur, 1939

Auguste Deymier est au premier rang, 3ème depuis la droite. Georges Bron (1er rang, 4ème gauche), Robert Lusson (1er rang, 5ème gauche) et Guy Duboÿs (2ème rang, 2ème droite) font également partie de cette promotion et combattront tous au sein du 2ème Cuirassiers.

Période d’instruction au 2 Cuir

Extraits de notes figurant dans les carnets de l’aspirant Deymier

  • Du 3 janvier au 24 février. Hiver très froid : le blindage glacé, les mains et les clefs se collaient.
  • Exercices à Turquant, Saint-Hilaire, Saint-Florent, Doué-la-Fontaine … passages de fossés… et chocs de tête.
  • A Turquant, les collines creusées de champignonnières et leurs rampes d’accès en forte pente, étroites, que devaient gravir les chars pour s’y cacher

Mai 1940

TO BE CONTINUED

© Erik Barbanson (Les 2e et3e DLM)

Thisnes, 11 mai 1940. Paroles du Lt Vié au Lt Deymier :

“Vous êtes le seul peloton au complet. Je vous place au centre du dispositif”

Thisnes, récit du 12 mai 1940. Auguste Deymier

“J’étais embossé contre une barrière. Tout s’est passé très vite. Certains souvenirs demeurent, les plus forts : quand j’ai reçu le premier obus sur mon blindage. Le bruit, l’odeur de la poudre, la chaleur alors que je me trouvais enfermé dans ce coffre blindé. J’ai eu une grande surexcitation. Il m’a semblé que mon sang se mettait à bouillir. Tous nos appareils sensibles (observation) ont été inutilisables dès la première attaque.”

A Thisnes, le peloton Deymier perdra 2 chars : celui du MDL Cornilleau (tué) et celui du  brigadier-chef Risacher. Le motocycliste du peloton, Georges Servin est fait prisonnier.

Merdorp, 13 mai. Texte d’Erik Barbanson (Les 2e et 3e divisisions légères mécaniques)

“Au centre de Merdorp, sous les arbres de la place de l’église se trouvent les rescapés du 4ème escadron du 2ème cuirassiers. Quelques hommes mangent du jambon dans la cave servant de PC. Un ordre parvient : les Hotchkiss, seule réserve disponible, doivent contre-attaquer les fantassins ennemis en direction de la chapelle Saint-Joseph. L’aspirant Deymier entend des balles perdues tomber près de lui. L’une d’elles blesse le brigadier Belleville. Chacun entre dans son char et part sus à l’ennemi. Belleville tire sur des antichars, puis les Hotchkiss se heurtent à des panzers lourds. Quatre des six H39 sont touchés, les rescapés dont demi-tour sous la protection du Somua du MDL Janssen. L’aspirant Deymier, dont le char 86 est touché, parvient tant bien que mal aux lisières du village où se trouve le commandant Vignes”

Le 14 mai, Auguste Deymier combat à Walhain où son char est détruit. Ci-dessous le Hotchkiss 86 de l’aspirant Deymier.

© Hervé Legros, Le couloir des invasions, 2019

Noeux-les-Mines, 23 mai 1940. Texte d’Erik Barbanson.

“Deux Hotchkiss reconnaissent Noeux-les-Mines. En tête, l’aspirant Deymier aperçoit l’ennemi sur la place du village. Il fait demi-tour mais, repéré par des Panzer, son char est touché à plusieurs reprises. Le conducteur est tué sur le coup. L’aspirant évacue son char et court le long de la pallissade d’un jardin, poursuivi par les balles ennemies. Derrière lui, le char déchenillé de l’aspirant Duboÿs est enflammé. Les rescapés rejoignent le S/Lt Sentis. Un moment encerclé pars des motocyclistes, ce dernier se fraye un passage, écrasant tout”

Citations

La date du 12 mai concerne le combat de Thisnes. Le 13 mai concerne la bataille de Merdorp.  Citation signée par le commandant Vignes

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  • Croix de guerre 39-45 avec palme et étoile
  • Chevalier de la Légion d’Honneur
  • Chevalier des Palmes Académiques

Après-guerre

Auguste Deymier effectue la deuxième partie de la guerre en Afrique du Nord : Constantine, Tunis, Rabat et à Saumur.

Après la guerre, il vit en Algérie où il exerce son métier d’enseignant dans un collège situé dans une petite ville de la côte Est où il a été élu Maire.

Il est revenu par la suite dans les villages de Belgique qui l’avaient vu combattre en 1940.


Sincères remerciements à Christian et Jacqueline Deymier, enfants d’Auguste pour leur aimable collaboration et pour les magnifiques documents transmis