Meneut Raymond (Banvou, 1914 – Nevers, 1988)
2ème Escadron, 1er Peloton

Raymond Meneut 
Service militaire

Raymond Meneut effectue son service militaire au 5ème régiment de Cuirassiers basé à Pontoise.

Raymond Meneut 
5ème cuirassier
Pontoise
Raymond est agenouillé, au centre, une pancarte en main.

En 1939, il épouse Andrée Longhais.

Raymond Meneut 
Mariage

Raymond Meneut fait partie du 1er peloton du 2ème escadron. Des informations sur les combats qu’il mène peuvent être trouvés dans le journal de guerre de Jules Fermeaux.

Le courrier ci-dessous, datant du 27 octobre 1940, est écrit par Raymond à  destination de Jules Fermeaux dont il ignore encore le décès au moment de la rédaction. Ce courrier fournit des informations précieuses sur les faits de guerre que ce peloton a connu après le re-débarquement en France. Certains passages de la lettre sont illisibles.

Je vais te parler un peu de ce qui s’est passé depuis notre séparation à Conches.

Lorsque je suis arrivé à Montlhéry, comme le matériel n’était pas prêt, j’ai pu aller chez moi. (…)

Nous sommes partis de Montlhéry en direction de Rouen mais hélas, les allemands y étaient déjà. J’ai fait équipe avec Chantreux et Totor (…) quelques jours avec Bouilloux. Il faut lui reconnaître qu’il a été tout le temps à la hauteur de sa tâche. Nous avons eu la chance de ne pas rencontrer de chars, pas même la moindre auto-mitrailleuse et nous nous sommes “amusés” avec de la cavalerie montée et de l’infanterie; il faut dire que ces messieurs étaient bien outillés en anti-char. Personne de chez nous n’a été blessé à part un nouveau sous-lieuteant et le commandant Dommange qui a été tué par une bombe d’avion. (…) Nous étions commandé par le capitaine Granel. (le vers solitaire), tu dois te rappeler de ce minuscule capitaine, il était avec nous à sissonne. J’étais avec ce vieux Gauthey (…) préposé aux munitions. En fait de munitions, dans son camion, une cave des mieux montée (…).

Nous avons fini par chance du côté de Niort et là je suis tombé dans une embuscade et j’ai été fait prisonnier avec Chantreux.  (…) Angoulême (…) des chars (…) sur la route (…) voyons une voiture (…) avec un général en uniforme qui nous barre la route, la voiture étant dans le fossé, le général nous demande de l’aider à l’en sortir, ce que nous faisons. Pour nous remercier le général nous jette des cigarettes, nous descendons tous des chars comme des ballots que nous étions, à ce moment les allemands sortent de tous les coins mitraillettes au poing, comme nous étions tous à terre, nous étions fait. Nous leur laissons six chars sans combattre, c’est un peu vexant.

Nous avons été emmenés dans un camp de prisonniers, moi et Chantreux, Girardeau était avec (…)  car je ne t’ai pas vu au camp (…) les 15 jours que j’ai passés la-bas !  (…)  Nous sommes passés en zone non occupée, nous sommes restés là (près de Châteauroux) un mois et avons été démobilisés.

La fin de ce courrier est présente ci-dessous sous forme de numérisation. Les noms de Gauthey Huntziger (?) et Quintyn sont cités.

Courrier de Raymond Meneut à Jules Fermeaux

Le courrier suivant datant du 7 avril 1941 provient des archives de la famille de Jules Fermeaux tué à Saint-Epain. L’expéditeur est Raymond Meneut. La destinataire est la veuve de Jules. Ce courrier très émouvant nous donne un instantané d’une séquence de la vie d’un escadron (le 2ème) et d’un peloton (le 1er) où l’esprit de camaraderie est bien palpable. Le fait qu’une partie du deuxième escadron a pu atteindre la zone non-ocupée est évoqué. Les noms de plusieurs combattants sont également cités : Marcel Quintyn, Pierre Gauthey, Louis Chantreux.

Raymond Meneut 
2ème cuirassier
Courrier

Le destin sera particulièrement cruel pour Raymond Meneut puisque ce courrier nous apprend qu’il a subi les deuils de son épouse de son père en une seule semaine…

Raymond Meneut 
2ème cuirassier
Courrier

Remerciements chaleureux à Jean-Claude Meneut et son frère, fils de Raymond.