Pellissier Maurice (1910 – 1990)
Lieutenant, 1er Escadron, 1er Peloton. Chef de peloton, chef de char Somua.

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Pellissier Maurice - Le 2ème régiment de cuirassiers / 1940

Maurice Pellissier :

“Si mon père se souvenait avec tant de force de cette fameuse journée du 20 Août 1914 où il fut douloureusement blessé devant Dieuze puis prisonnier par la suite avec son ambulance, moi-même je garde en mémoire la date terrible du 10 mai, date de l’invasion de la Belgique par les Allemands, et le commencement d’une terrible aventure pour moi.”
  • Maurice naît à Grenoble et est élevé chez les Jésuites, les frères Maristes à Lyon
  • Son frère Georges fut officier de renseignement clandestin pendant la Résistance, ce qui lui valut d’être arrêté, torturé à la prison de Lyon et déporté de 1943 à 1945, terminant sa carrière militaire comme général.
  • Il entre le 26 Avril 1931 au 5ème Bataillon de Dragons Portés à Lyon (5ème B.D.P. au fort Lamothe). Nommé brigadier le 18 Octobre 1931.
5ème BDP. 2ème debout depuis la gauche (portant un calot)
  • Premier contact avec des engins chenillés Citroën, type croisière jaune
  • Admis à Saumur en qualité d’élève-officier de cavalerie par Journal Officiel du 7 Septembre 1937
  • Affecté au 18ème Dragons, 4ème escadron à Reims où il arrive avec sa femme et son fils le 7 Avril 1939
  • Affecté au C.O.M.C. à Fontevrault, près de Saumur, le 24 Avril 1939

Maurice Pellissier :

“Là je devrai former tous les éléments susceptibles de servir dans des unités de chars, très rude tâche à laquelle je m’applique avec résolution. Nous avions reçu des blindés flambant neufs, et en particulier un char lourd, dont je dois parler car ce fut sa carapace qui m’a sauvé la vie plus tard. C’était un SOMUA, fabriqué dans les ateliers de Rueil, avec un gros blindage, un moteur super-puissant et chenillé d’une façon remarquable. Facile à conduire, avec un simple volant, c’était un monstre orgueilleux, armé d’un canon de 37 mm et d’une mitrailleuse rapide. Trois hommes d’équipage, un gradé, chef de char dans la tourelle, un brigadier-radio et un conducteur. Il marchait allègrement sur les routes à près de 50 km/h. Il avait une belle tourelle et une porte sur le côté gauche. C’est ainsi que je formais les premiers éléments de ce qui devait devenir la 3ème D.L.M.

Mon métier d’instructeur terminé, je suis cette fois affecté au 2ème régiment de cuirassiers le 1er Janvier 1940. Voilà la 3ème D.L.M. formée. Je prends alors le commandement d’un peloton de chars Somua et le régiment se regroupe dans une ville du Nord, à proximité de la frontière belge, dans un charmant village appelé Candry. Et ce 2ème Cuirassiers, était sous les ordres d’un colonel remarquable, devenu général par la suite, qui se nommait Du Vigier et que je n’oublierai jamais.

Nous logions mon peloton et moi-même, dans une belle villa à Candry, entourée d’un beau jardin. Mon équipage de chars était dans les chambres voisines. Il faut dire que la notion d’ “équipage” a joué un grand rôle dans nos unités. L’équipage, c’étaient trois hommes soudés, réunis par une même pensée “Bien servir son char” et au cours des journées qui suivent, nous formions un seul Corps d’autant mieux que j’avais un brigadier-chef-radio, et un conducteur épatants. “
  • Le 28 Février 1941, autorisé à faire partie de l’armée de l’Armistice
  • Dès mars 1943, rejoint la résistance. Organisation du maquis Groupement Cher-Est (8ème G.R.)
  • Intégré au 12ème Régiment de Chasseur
  • Capitaine en mars 1945. Commandant d’escadron de blindés légers et d’A.M. Panhard
  • Juillet 1946 : 12ème Dragons. Occupation de l’Allemagne
  • 9 août 1946 : muté dans une unité d’A.F.N. à Médéa
  • Commande un escadron de spahis au 1er R.S.A.
  • Dégagé des cadres en vertu de la loi du 5 Avril 1946
  • Embauché comme chef de service administratif chez Citroën.

Maurice Pellissier, 1988 :

“Depuis dix ans j’ai pris ma retraite et, retiré à Cannes, je profite du climat merveilleux de la Côte-d’Azur. Malade, âgé, j’essaye encore de “surnager” comme à Dunkerque. Je me dis que depuis 1940… je fais du “rab de vie”. Et cela me remonte le moral ! “

Remerciements à Michèle Warne, fille de Maurice, pour l’intégralité des documents, archives, photos visibles sur ces pages ainsi que pour sa marque de confiance inestimable.