Coquebert de Neuville André (1907, Arzano – 28 juillet 1944, Rédéné)
Maréchal des logis, Escadron Hors-Rang.
Photo extraite du livre l’Avant-père de Jehan Coquebert de Neuville, neveu d’André.
Notice biographique
André Coquebert de Neuville est né à Keryhuel en Arzano. Il est le fils de Roger Anne Jules Coquebert de Neuville, officier d’artillerie, et de Jeanne de Lépineau. Epoux d’Elisabeth de Baudus, le couple aura 3 enfants : Guy, Hubert, Yves.
Les combats de 1940
André de Neuville combat en 1940 au sein de l’escadron hors-rang du 2ème régiment de Cuirassiers. Cet escadron est commandé par le capitaine Malfroy. Il rejoint l’Angleterre depuis Dunkerque ainsi qu’en atteste ce remarquable document familial transmis par son petit-fils.
Résistance
Une fois démobilisé André de Neuville entre dans la résistance et prend le pseudonyme de Le Bihan. Aussitôt, il fait partie avec les capitaines Georges Hillion et Jacques Grout de Beaufort, frère du capitaine Guy Grout de Beaufort, des cadres actifs des FFI du Morbihan en 1943 jusqu’à la Libération. Il est d’ailleurs important de noter que Georges Hillion et Guy Grout de Beaufort étaient au 2ème régiment de cuirassiers en 1940 tout comme André de Neuville.
Par la suite, André de Neuville organise ainsi un poste de commandement secret dans les bois avoisinant son manoir de Rosgrand, dont il fait un des centres de la résistance du secteur de Quimperlé avec son groupe d’une vingtaine de résistants, reçoit des agents secrets et orchestre le parachutage d’armes et munitions.
Le premier bulletin de l’Amicale du 2 Cuir datant de 1947 relate ainsi sa disparition glorieuse :
De Neuville André a déployé une grande activité dans la Résistance où il eut une conduite héroïque, les Allemands ayant découvert un dépôt d’armes et de munitions parachutées dans sa propriété des environs de Quimperlé (Finistère), il fut arrâté mais réussit aussitôt à fausser compagnie à ses geoliers qui organisèrent des battues au cours desquelles ils purent cerner leur glorieux fugitif, ce dernier qui était armé, engagea courageusement le combat avec se multiples ennemis et finit par succomber, son corps fut retroué quinze jours plus tard, enterré sommairement au pied d’un arbre, la poitrine trouée d’une balle et la tête horriblement fracassée.
La note dactylographiée ci-dessous est signée par Guy Grout de Beaufort. Elle date de 1952 et s’nscrit dans un contexte d’authentification des actes de Résistance d’André de Neuville. De Beaufort atteste de la façon dont il introduit André de Neuville dans la Résistance.
La note suivante reprend de manière encore plus détaillée les actes héroïques d’André de Neuville qui lui valent l’attribution à titre posthume de la Légion d’Honneur et de la médaille de la Résistance. Cette attestation est signée par le capitaine Pierre Brunerie (grand-père de l’historien Grégoire Kauffmann lui-même auteur du livre Hôtel de Bretagne qui traite également de la résistance) et prouve l’appartenance d’André aux FFI.
Homologation au grade de capitaine FFI
Destin familial
Monsieur Jehan Coquebert de Neuville, neveu d’André, est l’auteur de plusieurs livres. Deux d’entre eux, dont il nous fait l’honneur de nous proposer quelques pages, illustrent à quel point la famille de Neuville a été dévastée par l’occupation allemande.
- l’Avant-père, Essai familial, est un ouvrage à caractère biographique publié en 2021. Avant tout chose, quelques considérations d’ordre généalogique s’imposent. André de Neuville avait un frère : Roger (prénom également porté par leur père). Roger était l’époux de Marie-Annick de Torquat de la Coulerie, fille du général de Torquat; il aura pour enfants Chantal et Jehan. De surcroît, Roger est le narrateur des pages qui suivent.
- L’Ankou et le Funambule, éditions du panthéon, premier ouvrage de l’auteur paru en 2012 (NDLR: en breton, an Ankoù est une personnification spectrale de la communauté des morts), également à caractère autobiographique et qui nous offre une seconde lecture de la mort en martyr d’André de Neuville et du général de Torquat.
Distinctions honorifiques
- nommé chevalier de la Légion d’Honneur
- médaille de la résistance à titre posthume
- Croix de Guerre 1939-1945 avec palme et étoile de vermeil
- citation à l’ordre du corps de cavalerie
- citation à l’ordre du corps d’armée
- son nom est inscrit sur le monument aux morts et sur le livre d’or des victimes de 1939-1945 à Rédéné.
André Coquebert de Neuville est enterré dans la chapelle du manoir de Rosgrand aux côtés de son ancêtre le sénéchal de Quimperlé
Nos sincères remerciements s’adressent d’une part à Monsieur André Coquebert de Neuville, petit-fils de l’intéressé, ainsi qu’à sa mère, pour leur disponibilité et leurs contributions appréciables à ce projet. D’autre part, les mêmes remerciements vont à Monsieur Jehan Coquebert de Neuville, neveu de l’inéressé, pour toutes les précisions apportées et pour le partage des pages dont il est l’auteur.