Vincent Robert (1914, Anzin – 1951, Lille)
Cuirassier, 3ème Escadron, 4ème Peloton. Conducteur de char. Equipage : Lieutenant Chenu.

Livret militaire
Conscrit au 4ème Dragons Portés
A dater du 15 octobre 1934, Robert Vincent accompli son temps de conscrit au 4ème Régiment de Dragons Portés. Il y est affecté à l’escadron Hors Rang.
Quelques véhicules très diversifiés qui se trouvaient dans les archives de Robert



Belles photos de groupes de conscrits. Pendant sa période au 4ème régiment de Dragons Portés, Robert Vincent passe par le camp de Sissonnes. Il y reviendra par la suite lors de l’année 1940 et la mobilisation au 2ème Cuirassiers.



Le 2ème Cuirassiers en 1940
De janvier à avril
Le livret militaire nous apprend que Robert est affecté au 2ème Cuirassiers, 4ème escadron en date du 15/12/1939. Il passe au 3ème Escadron du capitaine Sainte-Marie Perrin le 1/1/1940. Des informations détaillées concernant l’instruction de l’escadron peuvent être trouvées dans le journal de guerre de Pierre Chenu.
Photo connue et qui a bien circulé au sein de plusieurs familles. Elle est prise à Parnay (Maine et Loire) quelque temps avant la montée en Belgique.

Georges Ruckly, 1er assis à droite
La guerre
Jusqu’à Dunkerque
Il est établi que Robert Vincent participe au combat de Crehen le 12 mai où il connaît son batpème du feu et à celui de Merdorp, le 13, en tant que conducteur du char du lieutenant Chenu, son chef de char et également son officier de peloton. Le journal de guerre de Pierre Chenu peut être consulté en suivant le lien.
Le Hotchkiss n°66 du 2ème Cuirassier attribué au Lt Chenu sur la ligne de départ du 10 mai. La photo provient du site Chars Français. Notez la présence de l’antenne TSF propre aux chefs de peloton. Le char est déchenillé côté droit. De fait, le conducteur Vincent signale bien un problème de chenille dans son journal de guerre : « 14 mai. Chenille handicapée et dirigé sur Hevillers. 15 mai 1940. Départ de MONT-SAINT-GUILBERT pour WAGNELEE par VILLERS-LA-VILLE ; à MARBAIS le char reste en panne chenille cassée. De WAGNELEE je reviens … chercher le char en remorque. Part en side-car … ». Il semble que l’équipage Chenu-Vincent n’existe plus dès cet évènement. Le Lt Chenu passe probablement sur un autre char de son peloton. La suite du parcours du Lt Chenu jusqu’à sa blessure du 23 ne semble pas coïncider avec ce que raconte Robert Vincent.
L’ensemble des périgrinations de Robert Vincent peut être consulté en lisant son journal de guerre disponible ci-dessous.
Les combats pour l’honneur
Après avoir débarqué à Cherbourg, Robert Vincent participe aux combats pour l’Honneur et descend vers le Sud armé d’un matériel dérisoire : des chenillettes remplacent les chars. Le détail de la dotation est soigneusement consigné par l’intéressé :

Selon son carnet de notes, Robert Vincent semble faire équipe avec le MDL Fernand Gémy. D’autres noms apparaissent très souvent : Gardette, Nolf, Genouel, Desné, Perrier, Quentin/Quintin, Guyot, Bruyère, Chapelier?, Jammin, Leclerc, Legueult, Joveniaux (Landrecies), Jean Mullot, Fourneuve, Desfrennes?, Jannin, MDL Oudot, Hagopian (Paris), François Ansart (Maison de l’Agriculture, Grand place, Arras), Roger Fouet (Subligny), Guillaume Mayer (Nancy), Paul Houillon, Edouard Masclet (Monchecourt), Georges Ruckly.
Journal de guerre
Ce journal de guerre nous est aimablement proposé par André Vincent, fils de Robert. C’est également lui qui a contribué à en améliorer la retranscription ainsi qu’à mettre en évidence certains noms de localités dont la lecture était complexe. Un premier récit chronologique est proposé; il est suivi par un second.
Le journal de guerre est également proposé par André Vincent en format PDF. Il contient des références vers les pages correspondantes de la version manuscrite.
Citation
Citation à l’ordre de la Division. Croix de guerre avec Palme.

“Excellent conducteur de char. A pris part aux combats de Crehen et Merdorp (Belgique) les 12 et 13 mai, en faisant preuve d’un courage calme et d’un réel mépris du danger.”
Le parcours
André Vincent a pris soin de porter sur la carte de France le parcours de son père lors de la campagne de mai-juin 1940 ainsi que le trajet emprunté après l’Armistice pour rentrer dans son foyer.
La campagne

Le retour

Le parcours détaillé
bevillers – hannut

hannut – carnieres

carnieres – dunkerque – douvres

cherbourg – thiviers

conches – dange

Vie civile et après la guerre
En 1938, Robert Vincent épouse Gisèle Cailleaux

Robert Vincent travaille à la SNCF en tant que Sous-chef de Brigade au dépôt de Cambrai. Ci-dessous quelques belles photos réunissant le personnel de cette époque d’après-guerre. Hélas, le 4 mars 1951, une maladie froudroyante ravira Robert Vincent à l’affection de son épouse Gisèle (31 ans) et de ses 5 enfants : Roland (12 ans), André (11 ans), Jacqueline (8 ans), René (5 ans) et Françoise (14 mois).



Remerciements chaleureux à André Vincent, fils de Robert, pour les documents exceptionnels mis à disposition, pour ses recherches et pour son travail de retranscription et de mise en page afin de perpétuer la mémoire de ce grand soldat français.